Bâtie sur le fleuve Congo, en face de Brazzaville (capitale du Congo), Kinshasa forme une entité administrative à statut particulier et joue le rôle de centre administratif, économique et culturel de la République démocratique du Congo. Elle s'étend sur plus de 30 kms de l'est à l'ouest et sur plus de 15 kms du nord au sud. Les limites de la région de Kinshasa sont le Bandundu au nord et à l'est, le Bas-Congo au sud et à l'ouest la République du Congo dont elle est séparée par le fleuve Congo. L'altitude moyenne de la ville est de 300 m. Une partie importante de la superficie de la région de Kinshasa est rurale, couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes. La population vivant en zone rurale représente un peu moins de 10 %.
En 1881, Stanley fonda un poste qu’il baptisa Léopoldville en l’honneur de son commettant, le Roi des Belges, Léopold II. Il avait choisi l’endroit où le Congo, devenait navigable en direction de l’amont. Le site était donc favorable, d’autant plus qu’il était spacieux et facile à défendre (On avait recensé 66 villages antérieurs à Stanley sur le site occupé par la ville actuelle avec une population totale estimée à 30.000 habitants). Le hameau de Kinshasa, auquel la capitale doit son nom actuel, se dressait là où aujourd’hui se trouve le quartier des affaires. En 1898, Léopoldville fut reliée par le rail à Matadi. Son importance économique en fut accrue et pourtant, en 1910, on y dénombrait à peine 10 000 habitants. En 1929, elle hérita de la fonction de centre administratif assumée jusque-là par Boma. Kinshasa ne devint juridiquement une ville qu'en 1941; depuis 1923, elle était seulement un "district urbain". La loi du 5 janvier 1975 en fit la huitième Région de la République, avec la création des nouveaux organes administratifs. En 1945, la capitale du Congo belge abritait 100 000 personnes. A l’indépendance,en 1960, Léopoldville comptait 400 000 âmes, ce qui en faisait la plus grosse agglomération d’Afrique centrale. Quinze ans plus tard, après que la ville ait reçu le nom de Kinshasa en 1966, sa population avait déjà franchi le cap des 2 millions et, en 1996, selon certaines estimations, les 4 millions seraient atteints. Kinshasa est l’une des grandes métropoles du continent africain.
La ville impose d'abord une incroyable diversité. Elle possède cependant une unité passionnante à chercher et ne se révèle qu'à celui qui a longuement parcouru ses rues, conversé avec ses habitants et suivi les créations sous toutes ses formes. La diversité provient d'abord de ses quartiers, dont les caractéristiques sont extrêmement divergentes. Les cités de luxe s'opposent avec arrrogance aux cités planifiées, lesquelles défient les innombrables zones d'habitat spontané plus récent. Les zones sont au nombre de 24 et on compte plus de 150 quartiers dans la ville. La ville connaît une très forte concentration de l'activité économique et des services dans la partie nord de la ville, appelée "La ville blanche", peuplée de gratte-ciel. Le quartier résidentiel, aux larges et somptueuses villas et ambassades, longe la rive sud du fleuve Congo. Dans ce quartier de Gombé réside l'élite, la classe aisée de la société zaïroise et les expatriés. Limete est une Zone très hétérogène car, à côté de quartiers d'auto-construction, elle comprend un quartier d'expatriés et d'une minorité zaïroise à haut revenu. Jouxtant ces quartiers privilégiés, la "Cité", zone populeuse, est le second centre commercial de la ville. Les plus anciens quartiers de Kinshasa sont Kintambo, Kinshasa, Lingwala et Barumbu. Ils sont devenus très vétustes et surtout envahis par des constructions remplissant presque la totalité des parcelles. Cependant, sans plan d'urbanisme, de nouvelles cités beaucoup plus éloignées se sont construites, obligeant la population de ces quartiers périphériques à de longues migrations quotidiennes pour se rendre au travail dans les quartiers d'activités, le plus souvent dans des moyens de transport collectifs (bus, taxi), vétustes et dangereux dû en grande partie à la voirie complétement dégradée. Les anciennes zones annexes de la capitale n'ont pas connu de plan d'urbanisme, elles se sont donc étendues sans cesse jusqu'à constituer des faubourgs semi-ruraux ce qui explique l'étalement de la ville. Ce processus d'urbanisation, mal maîtrisé, est créateur de villes dans la ville. L'habitat est, en général, de type maison individuelle sans étage, en dur et constitué de deux pièces sur une parcelle de quelques dizaines de mètres carrées, le plus souvent cultivée, ce qui donne à la ville l'aspect d'un immense jardin. L'électricité et l'eau sont distribués de façon inégale dans l'ensemble de la ville. L'artère principale de Kinshasa est le boulevard du 30 Juin qui part de la gare de Kinshasa bâtie à la fin du siècle dernier et s'allonge sur environ 5 km. Les autres voies importantes de la ville sont l'avenue Kasa-Vubu, artère représentative de la vie intense de la "Cité" et l'avenue Lumumba, qui dessert le quartier industriel et résidentiel de Limete pour rejoindre ensuite la route de N'Djili.
Si la population de Kinshasa atteint à peine les 10 % de la population totale du pays, son industrie couvre les 20 % du produit intérieur brut. Les fabriques sont souvent groupées et paraissent très actives. Kinshasa produit de l'agro-alimentaire, des textiles, des meubles en acier, du savon et de la margarine, des peintures, des imprimés, des chaussures, des cigarettes, des plastiques de toutes sortes et des produits pharmaceutiques. La moitié de l'approvisionnement en produits vivriers vient de l'extérieur. La structure est donc fragile. mais, à dire vrai, la ville est surtout une villes de services.
Depuis les pillages de 1991 et 1993, la situation économique demeure très difficile. Les infrastructures ne cessent de se dégrader: routes impraticables, bâtiments publics délabrés, voiries inefficaces. L'Etat ne payant plus la pléthore de fonctionnaires, les services administratifs ne fonctionnent plus que sur les recettes réalisées. Le secteur informel devient prépondérant et assure une économie de survie. Cette situation économique catastrophique a pour conséquence la paupérisation de la population et a un effet direct non seulement sur l'état sanitaire de cette même population, mais aussi sur la dégradation des services de santé.
D'un point de vue administratif, l'entité urbaine de la ville de Kinshasa est une région à part entière et est divisée en 24 zones répertoriées ici par ordre alphabétique :
Bandalungwa, Barumbu, Bumbu, Gombe, Kalamu, Kasa-Vubu, Kimbanseke, Kinshasa, Kisenso, Kitambo, Lemba, Limete, Lingwala, Makala, Maluku, Masina, Matete, Mont Ngafula, Ndjili, Ngaba, Ngaliema, Ngiri-Ngiri, N'Sele et Selembao.
Kinshasa traverse la saison des pluies entre octobre et mai. Les tornades de pluies, d'une rare violence, durent quelques heures, puis le ciel s'éclaircit, et le soleil devient brûlant. La luminosité n'est jamais aussi belle qu'après une pluie; l'air, lavé de toutes les poussières, a une transparence exceptionnelle. Les températures sont élevées et l'humidité ambiante crée une atmosphère lourde, parfois étouffante. La saison sèche, de juin à septembre, se caractérise par l'absence de pluies, des températures plus fraîches et un ciel couvert
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